Extracts from an interview with Ophélie Dubois...
...(student at the University of Amiens), about the light in the video of my performance Slow Dance Marathon / I feel like negociating on this work… again…
Ophélie Dubois : Slow Dance Marathon me semble être l’œuvre d’un artiste en proie au doute, qui se questionne sur la forme que peut prendre l’amour, notamment dans un univers marqué par un manque de communication entre les hommes, et qui semble vouloir tracé un chemin à suivre pour ces êtres inconnus, qui se croisent et se décroisent, sur le rythme languissant d’un slow.
Est-ce que vous êtes de mon avis?
Christodoulos Panayiotou: Il y a eu des moments ou j’ai eu l’impression d’avoir trouvé une « lecture de la vérité » concernant les relations humaines dans cette performance (en partie exprimée dans une discussion avec Shiri Reznik qui a été publiée sous le titre « Love is overrated ». Même si je continue a penser que cette optique est une optique fondamentale a approcher la performance aujourd’hui je suis convaincu que Slow Dance Marathon n’est pas un manifeste, mais juste une parenthèse sensible - peut être même la libération d’un soupir. Un espace de projection ou d’analyse, ou bien encore un commentaire timide sur l’audace de l’homme à vouloir dépasser l’inévitable « un » et d’habiter l’impossible « deux ». Je suis d’accord avec toi, je me questionne sur mon handicap à comprendre les relations humaines comme le seul effort existentiel.
[…]
O.D: Après avoir vu votre œuvre sur moniteur, au vernissage de l’exposition CROSSINGS à Amiens, je me suis posée la question suivante, la lumière a-t-elle son rôle à jouer dans SLOW DANCE MARATHON ? En effet, la présence de la lumière, dans la vidéo, est-elle un aspect à ne pas négliger ?
C.P: Sûrement … Et je ne vois pas comment l’on peut s’empêcher de parler de la lumière lorsque l’on essaie de parler du temps qui passe. La lumière est présente pour marquer cet insoutenable rigidité.
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O.D: Dans cette œuvre performative, la lumière qui englobe ces deux êtres qui dansent semble les couronner d’un halo évanescent , doit on y reconnaître une forme symbolique de l’amour surestimé ?
C.P: Ceci peut être encore une analyse et presque tout est possible en analysant les choses. Pourtant ce qui m’intéresse dans cette remarque est un des éléments primaires de cette performance. Comment - la lumière aussi - met elle ces deux danseurs dans un espace personnel qui est l’espace privé du corps de l’autre, entre ses bras, sous son cou, en s’abstenant de l’espace architectural et concret de la scène.Cet espace devient ainsi une négation de l’architecture de l’espace donné, du parc ou de la place où la performance a eu lieu.
[…]
O.D: Qu’en déduit véritablement votre âme de créateur d’émotions dans tout cela ?
C.P: La souffrance … une souffrance.
Pour moi l’œuvre est une constatation très dure.
Je me retrouve toujours, en regardant les performeurs, à la place de la personne qui n’a pas été invité à danser lors d’une fête d’école.
O.D: Pour conclure et en revenir à ce qui vous tiens à cœur, si vous deviez qualifier votre œuvre par une seule phrase, que diriez-vous d’elle ?
C.P: Je ne sais pas …
Ce serait une phrase qui change tout le temps.
Il y a des jours ou je pense que c’est une œuvre purement politique, d’autres jours ou je la considère comme une expérimentation et d’autres encore comme une hypothèse très personnelle.
Aujourd’hui je la trouve désespérante, j’espère que ça changera jusqu’à ce soir.
Merci.
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