Sunday, February 28, 2010

Eugene


Monday, February 22, 2010

Snow White and Tsolias


Saturday, February 20, 2010

Wednesday, February 17, 2010

Tuesday, February 16, 2010

Thursday, February 11, 2010

Christodoulos Panayiotou- Kunnsthalle Zürich




OPENING: FRIDAY, 12 FEBRUARY 6–9 PM

KUNSTHALLE ZÜRICH Limmatstrasse 270 CH-8005 Zürich
Telefon +41 (0)44 272 15 15 Fax +41 (0)44 272 18 88
info: www.kunsthallezurich.ch www.kunsthallezurich.ch

OPENING HOURS:
TUE/WED/FRI 12–6 PM, THUR 12–8 PM, SA/SUN 11 AM–5 PM, MON CLOSED
PUBLIC HOLIDAYS: HOLY THURSDAY 12–8 PM, GOOD FRIDAY CLOSED
EASTER & EASTER MONDAY 11 AM–5 PM
GUIDED PUBLIC TOURS:
SUNDAY TOURS, 2 pm: 28.2. (Joya Indermühle) / 14.3. (JI) / 28.3. (JI) / 11.4. (Rahel Blättler) / 25.4. (RB)
LUNCHTIME TOURS: every Wednesday, 12.30 pm

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À LOUIS BOUILHET. Athènes. 19 décembre 1850. jeudi au lazaret du Pyrée.

J’y suis depuis hier – nous voilà casernés au lazaret jusqu’à dimanche – je lis de l'Hérodote et du Thirewall – la pluie tombe à verse.
Mais moins il fait plus chaud qu’à Constantinople où, ces jours derniers, la neige couvrait les maisons – J’ai été joyeux tout de bon, hier, en apercevant l’Acropole qui brillait en blanc au soleil sous un ciel chargé de nuages. – Nous passions devant Colone, nous avions Égine à gauche, Salamine en face – Maxime, gêné du mal de mer râlait dans sa cabine – le temps était rude – à l’avant, avec mon lorgnon sur le nez à côté de la cage aux poulets – debout – et regardant devant moi, je me laissais aller à de « grandes pensées ». – Sans blague aucune, j’ai été ému – plus qu’à Jérusalem, je ne crains pas de le dire. – Ou du moins d’une façon plus vraie, où le parti pris avait moins de part. lci c’était plus près de moi, – plus de ma famille – C’est peut-être aussi que je m’y attendais moins. – Voilà l'éternel monologue hébété et admiratif que je me disais en considérant ce petit coin de terre. Au milieu des hautes montagnes qui le dominent: “c’est égal, il est sorti de là de crânes bougres, et de crânes choses.” […]

J’ai été triste à crever en disant adieu à Constantinople. Encore une porte fermée derrière moi – encore une bouteille d’avalée. J’éprouve depuis six semaines des appétits féroces de voyage, justement parce que mon voyage finit – Je me désespère d’avoir manqué la Perse – n’y pensons plus: l’homme n’est jamais satisfait de rien. Maxime qui pour n’être pas neuve n’en est pas plus consolante. […]

C’en est donc fini de l’Orient – adieu mosquées – adieu femmes voilées – adieu bons Turcs dans les cafés qui tout en fumant vos chibouks vous curez les ongles des pieds avec les doigts de vos mains. – Quand reverrai-je les négresses suivant leur maîtresse au bain? Dans un grand mouchoir de couleur elles portent le linge pour changer. – Elles marchent en remuant leurs grosses hanches et font traîner sur les pavés leurs babouches jaunes, qui claquent sous la semelle à chaque mouvement du pied – Quand reverrai-je un palmier? quand remonterai-je à dromadaire? – –.

O Plumet fils! qui avez inventé la désinfection de la merde, donnez-moi qu un acide quelconque pour désembêter l’âme humaine.

Nous avons passé cinq semaines à Constantinople il y faudrait passer six mois. – Malgré le mauvais temps nous nous sommes beaucoup promenés – dans les bazars – dans les rues – en caïque – à cheval – nous avons vu le Sultan nous avons été au bordel – et même au théâter où l’on jouait un ballet: le Triomphe de l’amour – un dieu Pan y dansait un pas de caractère, engaîné dans une culotte de velours à bretelles, et les danseuses exécutaient à la barbe des Arméniens, Grecs et Turcs un cancan des plus effrénés. – Le public prenait la chose au sérieux et se pâmait d’aise.
[…]

J’ai vu les mosquées, – le Sérail, Ste Sophie – au Sérail un nain, le nain du sultan jouait avec les eunuques blancs à côté de la salle du trône – le nain habillé d’une manière cossue à l’européenne – sous-pieds, paletot, chaîne de montre, était hideux. Quant aux eunuques, les noirs les seuls que j’eusse vus jusqu’à présent, ne m’avaient fait aucun effet. Mais les blancs ! Je ne m’y attendais guère - ils ressemblent à de vieilles femmes méchantes – cela vous irritent les nerfs et vous tourmente l’esprit. On se sent pris de curiosités dévorantes, en même temps qu’un sentiment bourgeois vous les fait haïr. Il y a là quelque chose de tellement antinormal plastiquement parlant que votre virilité en est choquée. Explique-moi ça. N’importe, ce produit est une des plus drôles de choses qui soient sorties de la main humaine. – Que n’aurais-je pas donné en Orient pour me faire l’ami d’un eunuque – mais ils sont inabordables. – A propos du nain il va sans dire cher seigneur qu’il m’a remis en mémoire le gentil Caracoïdès […]

L’Orient […] ne sera bientôt plus que dans le soleil. A Constantinople la plupart des hommes sont habillés à l’européenne. On y joue l’opéra – il y a des cabinets de lecture, des modistes etc.! – Dans cent ans d’ici le harem envahi graduellement par la fréquentation des dames franques, croulera de soi seul, sous le feuilleton et le vaudeville – bientôt, le voile déjà de plus en plus mince, s’en ira de la figure des femmes et le musulmanisme avec lui s’envolera tout à fait. – Le nombre des pèlerins de La Mecque diminue de jour en jour. Les ulémas se grisent comme des Suisses – on parle de Voltaire! – Tout craque ici comme chez nous. – Qui vivra, s’amusera.
La loi sur la correspondance des particuliers par voie électrique m’a étrangement frappé. – C’est pour moi le signe le plus clair d’une débâcle imminente – voilà que par suite du progrès, comme on dit, tout gouvernement devient impossible. Cela est d’un haut grotesque que de voir ainsi la loi, se torturer comme elle peut, et se casser les reins de fatigue, à vouloir retenir l’immense Nouveau qui déborde de partout. Le temps approche où toute nationalité va disparaître – la « patrie » alors sera un archéologisme comme la « tribu » – le mariage lui-même me semble vigoureusement attaqué par toutes les lois que l’on fait contre l’adultère. On le réduit à la proportion d’un délit.

Ne rêves-tu pas souvent aux ballons – l’homme de l’avenir aura peut-être des joies immenses – il voyagera dans les étoiles, avec des pilules d’air dans sa poche –Nous sommes venus nous autres trop tôt et trop tard. Nous aurons fait ce qu’il y a de plus difficile et de moins glorieux: la transition. Pour établir quelque chose de durable il faut une base fixe – l’avenir nous tourmente –et le passé nous retient. Voilà pourquoi le présent nous échappe –
[…]

Envoie-m’en, des vers – écris-moi de longues lettres, cher vieux compagnon – parle-moi de la muse d’abord, puis de toi ensuite, et de ton vi après. Je ne suis plus du tout au courant de tes amours. Aurais-tu le cœur occupé? Conte-moi donc tout cela. […] HERE from my vestion we dont need that… the following paragraph is just after

Que j’aurai de plaisir à revoir ton incomparable balle, ô pauvre vieux. Comme nous reprendrons avec plaisir nos bons dimanches. Mais que vais-je faire une fois rentré. Je n’en sais rien – je ne m’en doute pas. J’ai tant pensé à l’avenir que je ne m’en occupe plus. C’est trop fatigant et trop creux – Vois-tu d’ici la façon formidable dont je gueulerai Melœnis d’un bout à l’autre, serai-je rouge, à la fin! – Je crois, n’avoir rien perdu de cette belle voix qui me caractérise – en revanche j’ai bougrement perdu de cheveux. Le voyage m’a culotté la figure. Je n’embellis pas tant s’en faut. Le jeune homme s’en va. – Je ne voudrais pas vieillir davantage.
[…]

Je deviens maintenant comme le père Chateaubriand qui pleurait à tous les enterrements. Le moindre fait me plonge dans des songeries sans fin – je m’en vais de pensée en pensée comme une [ill] herbe desséchée, sur un fleuve et qui descend le courant de flot en flot.

Non, ne te fous pas de moi de vouloir voir l’Italie, que les épiciers s’y amusent aussi tant mieux pour eux. Il y a là-bas de vieux pans de murs le long desquels je veux aller. J’ai besoin de voir Caprée, et de regarder couler l’eau du Tibre

Parle-moi de la Chine longuement et beaucoup. Je suis bien curieux de voir l’enfant – nous fermerons les rideaux nous ferons un grand feu – et seuls, – les lumières flambant et les vers ronflant – nous fumerons des narguilehs tandis que l’hippogriffe intérieur nous fera voyager sur ses ailes.

Adieu cher bon vieux – je t’embrasse. Au printemps prochain tu me reverras avec les roses et les crêtes de coq – nous reprendrons nos clairs de lune.

Gustave Flaubert

Friday, February 5, 2010

Luchino Visconti in Search of Tadzio (Alla ricerca di Tadzio) - Dehumanizing objectification and the praise of beauty

"Bjorn Andresen, the beautiful Tadzio from Death in Venice, tells Matt Seaton why he is furious about being on the cover of Germaine Greer's new book"

Bjorn Andresen has only seen the cover of Germaine Greer's new book, but he is not very happy about it. The reason is that Andresen is - or rather, was - the boy whose image adorns the front cover of The Boy, Greer's characteristically feisty combination of art history and coffee-table erotica.

In 1970, the 15-year-old Andresen played Tadzio in Death in Venice, Luchino Visconti's adaptation of a Thomas Mann story. Overnight, Andresen became a celebrity, adored as the ethereally beautiful, blond-locked boy who becomes a fatal object of desire for Gustav von Aschenbach, played by Dirk Bogarde. But not just for him.

"The boy is the missing term in the discussions of the possibility of a female gaze," remarks Greer in her book. But ever since his appearance in Visconti's film Andresen has felt the scrutiny of both male and female gazes. The use of his image on The Boy is just one more unwelcome instance, he says: "I have a feeling of being utilised that is close to distasteful."

His objection is partly moral, he explains, talking from his home in Stockholm. "Adult love for adolescents is something that I am against in principle," he says. "Emotionally perhaps, and intellectually, I am disturbed by it - because I have some insight into what this kind of love is about."

His experience of "this kind of love" began at the Cannes film festival in 1970, where Visconti's film first became a sensation. "I was just 16," Andresen relates, "and Visconti and the team took me to a gay nightclub. Almost all the crew were gay. The waiters at the club made me feel very uncomfortable. They looked at me uncompromisingly as if I was a nice meaty dish.

"I knew I couldn't react," he says. "It would have been social suicide. But it was the first of many such encounters."

Andresen is adamant that he is not in the least homophobic - "I spend too much time with gay people to be" - but the tag of "most beautiful boy in the world" dogged him wherever he went. Not that his admirers were all men, by any means. On the back of his success with Death in Venice, Andresen was persuaded by his grandmother to go to Japan, where the film had been a big hit. It was she who had first applied to an advert in Sweden for film parts for children - "She felt I was so talented and should be world famous, you know how it is," he says drily. She certainly got her wish: in the space of a few weeks, he recorded two pop songs and appeared in several commercials. When Andresen performed in Japan, he found himself mobbed by girls: "You've seen the pictures of the Beatles in America? It was like that. There was a hysteria about it."

Andresen's true love was music. After school, he applied to study at music college, but didn't get in. Instead, he took piano lessons privately with one of Sweden's most highly regarded teachers. His ambition, after his return from Japan, was to start a Duke Ellington-style big band. But he found himself under pressure to take other film parts. He spent a year in Paris waiting for Malcolm Leigh to start shooting a film called How Lovely Are the Messengers, which was then never made. "I can summarise my career in one word," he says. "Chaos."

He moved to Copenhagen for a year, to be with a girlfriend, but also in an attempt to find some anonymity. But his role as Tadzio continued to haunt him. "The worst thing of all," he says, "is that no one pays attention to your ambitions, your dreams or who you really are." He was merely expected to be beautiful, that was all.

"I remember playing the first movement from Liszt's E flat major concerto for a party at a friend's house - a well-known Swedish composer, Karl-Erik Welin," he recalls. "People applauded at the end; it was no big deal. But then this young woman in a suit came forward and said, 'Wow! You can actually do something!'"

Being immortalised as a beautiful boy was not a blessing, but a curse. "I felt like an exotic animal in a cage," he says. And because it happened so early in his life, it distorted all his experience for years afterwards. "Even today," he says, "I don't know how to flirt. When you have only to snap your fingers... there's a lot of social training you miss out on as a celebrity."

Isn't it strange, then, that he should find himself just now appropriated as an object of desire by a famous feminist? Wasn't part of feminism's original protest against precisely such "objectification"?

"It is ironic, yes," Andresen remarks. He has spent most of his adult life seeking to be invisible, just one of the crowd. Has he ever been tempted to alter his appearance?

"Not only my appearance, but my whole identity," he says, with feeling. Finally, now, at the age of 48, he bears sufficiently small resemblance to the 15-year-old version of himself. "Kind, elderly women still seem to recognise me, but I've been working hard to reach anonymity."

Today, he describes himself as being between jobs, but hopes that the band he plays keyboards for, Sven-Erics, which has been around in different line-ups since the 60s, still has life in it. In the early 80s, after his girlfriend became pregnant, Andresen finally went to theatre college, which led to a job running a small theatre in Stockholm, doing everything from directing, to lighting and dishwashing. It was perhaps the most satisfying period of his life: "You can imagine how good it felt to turn down film work."

Since then Andresen has survived the death of one of his children in infancy, and "the inevitable divorce". He has even resumed his acting career recently, though strictly only on the stage (in a Tennessee Williams play). Almost to his surprise, he found he loved it - because it felt like his choice. "I have to fight these days, just like anyone else," he says, "which actually feels quite all right."

Sometimes he still sees his image as Tadzio in a poster or in a cinema flyer; it used to cause him irritation, but not any more. "My career is one of the few that started at the absolute top and then worked its way down," he says. "That was lonely."

But as for Greer's The Boy, the issue still rankles. "She, or the publisher, might have asked me beforehand," he observes.

Yes, but if they had, would he have given his permission?

"Of course not. Not until hell freezes over."

Source: Guardian
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